Le
Palacio de las Aguas Corrientes (Palais des Eaux Courantes) (1950
Av. Córdoba) se trouve dans l’îlot carré qui est délimité par l’
Avenue Córdoba et les rues
Ayacucho,
Viamonte et
Riobamba, et il est incontestablement l’un des plus beaux édifices de la ville. Il fut conçut entre 1887 et 1894 par l’architecte norvégien Olaf Boyees et l’ingénieur suédois Carl Nyströmer, dans un style architectural apparenté à l’éclectisme de la fin du XX
e siècle. L’édifice fut construit sur un terrain qui avait été choisit au préalable pour ses conditions d’emplacement et de nature des sols. Il devait servir de dépôt d’eau potable, et fut un grand progrès dans l’amélioration de l’hygiène de la ville. Les installations métalliques du dépôt d’eau potable, du fait de leur laideur, devaient être masquées par une architecture qui le rendrait plus agréable. L’édifice qui fut construit fut un succès, et on le nommera rapidement "Palacio", sa beauté évoquant un luxueux Palais, aux lignes médiévales françaises. Il est entouré de jardins et ses façades sont recouvertes de céramique vitrifiée où sont représentés les écussons de diverses provinces argentines. Avec l’intention de protéger cet édifice comme patrimoine de la Nation, le gouvernement le nomma
Monument Historique National.
Le Palais héberge depuis 1996 à son premier étage, le
Museo del Patrimonio (Musée du Patrimoine) (750
rue Riobamba), visitable en semaine uniquement, où l’on peut apprécier des céramiques anglaises, de vieux objets, du mobilier, d’anciennes affiches publicitaires, et l’un des archives les plus importants de plans historiques de la ville de
Buenos Aires. Ce Palais a été le siège depuis 1912 de l’entreprise publique
Obras Sanitarias de la Nación (
OSN) qui développa considérablement le réseau d’eau courante et potable pour toute la ville de
Buenos Aires et l’intérieur du pays jusqu’en 1940. Quelques années plus tard, la croissance de l’entreprise se décéléra progressivement en conséquence de l’instabilité de l’économie du pays, Le manque de fonds annula pratiquement la possibilité d’innover les équipements sanitaires. Dans les années 90, le président argentin Carlos Saúl Menem, propulsé par la logique du néolibéralisme et soutenu par des organismes internationaux comme le FMI, opta pour la privatisation de l’
OSN. Dès lors, les services sanitaires des eaux seront gérés par
Aguas Argentinas, entreprise privée appartenant en majeure partie au groupe français SUEZ (nouveau nom de la Lyonnaise des Eaux), à la société espagnole Aguas de Barcelona, et à des groupes privés locaux tels que le Banco Galicia. Suite à des conflits sur les bases tarifaires entre
Aguas Argentinas et le Pouvoir Exécutif pendant le mandat de Néstor Kirchner en 2002, une nouvelle entreprise appartenant à l’état fut crée en 2006 sous le nom de
Aguas y Saneamientos Argentinos (
AySA).