La
Planta Potabilizadora General San Martín (Usine d’Epuration General San Martín) fut inaugurée en 1913. Cette gigantesque usine de presque 30 hectares appartient à la nouvelle société
Aguas y Saneamientos Argentinos (
AySA). La première entreprise publique de service d’eau courante et potable en
Argentine fut
Obras Sanitarias de la Nación. Créée en 1912, elle vécut ses années de gloire dans les années 40. A partir des années 50, l’entreprise connut des années difficiles causées par l’instabilité financière du pays. En 1993 le président Carlos Menem, converti au néolibéralisme, privatisa les services publics qui étaient jugés inefficaces et déficitaires.
Buenos Aires devint alors un marché tentant pour les entreprises étrangères. L’entreprise française Lyonnaise des Eaux racheta la compagnie et licencia 4.000 anciens employés accusés de vivre aux crochets de l’Etat. La nouvelle entreprise privée sera appelée
Aguas Argentinas et sera très rentable durant les huit premières années. Mais lorsque l’
Argentine fut frappée par une crise économique brutale en 2001 et que le peso argentin fut dévalué de 70 %, l’enteprise fut comme toutes les autres plongée dans l’effondrement. Plus de la moitié de la population sombra dans la pauvreté et le nouveau président Néstor Kirchner accusa les firmes étrangères d’avoir fait des bénéfices considérables au dépend du pays et d’être en grande partie responsable de l’effondrement. Suez (le nouveau nom de la Lyonnaise des Eaux), ayant perdu plus de 700 millions d’euros, décide de compenser son déficit par la hausse de ses tarifs, ce qui fut reçu de manière hostile par les argentins qui n’avaient pas les moyens suffisants à ce caprice. Néstor Kirchner annonce : " Si Suez veut s’en aller, qu’il s’en aille ", en accusant
Aguas Argentinas d’avoir privé d’eau potable une partie de la population. Après treize ans de vie de l’entreprise
Aguas Argentinas, le conflit amène les parties jusqu’aux tribunaux et Kirchner re-nationalise le service d’eau courante. Suez a du quitter l’
Argentine.
AySa, détenue à 90 % par l’Etat argentin et 10 % par le personnel, est installée depuis 2006.